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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/93

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


nom de Madame, le beau nom de Bethzamooth. Que lui avais-je annoncé ? Qu’il naîtrait d’elle quelque chose de grand, de merveilleux, de saint. C’est certainement un pape qui en doit naître. Il sera le salut d’Israël. La truelle que cet enfant avait à la main est le symbole de la suprême sacrificature. Il recrépira les murs d’Israël que ces maudits philosophes ont déjà ruinés. Il n’y a pas de temps à perdre, et M. votre mari doit savoir cela. C’est moi qui aurai l’honneur de lui en porter la nouvelle. Je partirai aussitôt qu’il fera jour. Pour me préparer à ce voyage, je vais me lever, et j’espère le ramener dans la journée, afin que ce soir il commence ce grand ouvrage.

Sur un mouvement que fait M. de Saint-Ognon pour sortir du lit, Madame l’arrête. — Vous n’avez encore, lui dit-elle, entendu que la fin de mon songe. En voici le commencement. Je ne sais si mon mari sera le père de cet enfant ; mais, ce que j’ose assurer, et ce que je n’ai pu dire à Mlle Daniel, c’est que ce même enfant, pour venir sur moi, est je ne sais comment sorti de votre cuisse. Qu’est-ce que cela signifie ?

— Il est sorti de ma cuisse ! s’écrie M. de Saint-Ognon. Honneur et gloire à Dieu, qui