Page:E. Daudet - Le Maréchal de Mac-Mahon, 1883.djvu/29

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disponibilité, le maréchal protesta. Selon lui, ces généraux, non encore arrivés au terme de la période pour laquelle ils avaient été nommés, étaient couverts par la loi et ne pouvaient être mis en disponibilité que quelques mois plus tard. Ce fut sur cette interprétation de la loi que le dissentiment éclata. Le maréchal voulait bien céder les généraux de Lartigue et de Montaudon, malades et désireux de se retirer, mais non les autres.

« Qu’on me fasse connaître les causes qui les signalent à vos rigueurs ! s’écria-t-il dans le conseil, et si je suis convaincu de leur indignité, je souscrirai à la disgrâce qu’on veut leur faire subir. Mais, s’il s’agit de donner satisfaction à des passions que je désapprouve et que je déplore, je ne les sacrifierai pas ; qu’un autre le fasse ; moi, j’aime mieux me retirer. La Constitution me confie le commandement de l’armée, et je ne peux la laisser désorganiser. Ce serait commencer à la désorganiser que de frapper des généraux que j’estime et que j’aime et qui n’ont pas démérité. Qu’a fait Bourbaki ? Qu’a fait Bataille ? Et du Barrail, un de nos meilleurs généraux de cavalerie, qu’avez-vous à lui reprocher ? Pas plus que vous, je ne veux que la