Page:E. Daudet - Le Maréchal de Mac-Mahon, 1883.djvu/35

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val, en chassant, en assistant quelquefois aux discussions des Chambres. On l’a vu fréquemment, à diverses reprises, dans l’une et l’autre assemblées, au jour des grands débats, dissimulé au fond d’une tribune, suivant de près les questions, jugeant les orateurs comme il juge dans l’intimité les gouvernants, de l’esprit le plus libre, le plus fier, le plus indépendant.

Peut-être n’est-il plus tout à fait ce qu’il était au gouvernement, qu’il a quitté juste à l’heure où l’expérience l’y avait rendu plus propre qu’autrefois, et maintenant qu’il ne sent plus peser sur ses épaules les lourdes responsabilités, est-il animé de plus d’indulgence pour les opinions qu’il ne partage pas. Cela ne veut pas dire cependant que les siennes se soient modifiées. Mais il les subordonne à l’intérêt et à la volonté du pays ; il les conserve dans son cœur sans en parler jamais, car ce vaillant soldat est avant tout un patriote et un Français.