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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/12

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CÉTACÉS NOUVEAU-NÉS,

d’emprunt, c’est la timidité de ses transcriptions, et je me sers là du mot propre. Hérodote avait vécu et écrit un siècle auparavant ; il avait recueilli de précieux documens des prêtres égyptiens sur les mœurs de leurs animaux. Or, les récits d’Hérodote se trouvent non cités, mais transcrits textuellement dans la grande et belle compilation de notre chef d’école comme naturaliste.

Mais après qu’Aristote eut écrit son histoire des animaux, qu’il eut publié la plupart de ses œuvres philosophiques, et qu’il eut acquis une telle renommée que l’éducation d’Alexandre lui fut confiée, le naturaliste observateur succéda au naturaliste compilateur : aidé par les libéralités immenses d’un prince grand et magnifique, il fit enfin pour son compte état et étude des faits ; ses livres sur les Parties des animaux font connaître ces progrès.

Maintenant que trouvons-nous dans l’histoire des animaux concernant la question traitée dans ce présent mémoire ? La famille des cétacés est expressément établie et ainsi nommée par Aristote ; les cas différentiels portent d’àplomb sur les organes les plus importans, sur la singulière conformation des évents, sur l’absence des membres postérieurs, et en définitive sur la circonstance fondamentale que les organes essentiels répètent ceux des animaux terrestres et obligent les cétacés, toujours immergés dans le milieu aquatique, à respirer l’air en nature. Or, déjà rapprochés de la femme par ces points importans, les cétacés le sont aussi par un semblable mode de parturition et de première éducation des petits. Cette déduction logique était inévitable ; car à l’égard de ce qui restait à demander à l’observateur, l’analogie devint conseillère, et elle porta à conclure définitivement ; mais admirez avec quelle sagesse et avec combien de réserve de la part d’Aristote ? Il n’admit pas entièrement les conséquences de cette analogie entraînante ; il mit aux récits de son temps quelques restrictions qui lui sont propres. J’emprunte à