Aller au contenu

Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
GLANDE MAMELLAIRE

m’apparaîtrait à la fois, les faits d’ensemble, comme ceux de détails. Hunter ne fut pas servi en 1787 par une aussi précieuse chance quand il entreprit de donner l’anatomie d’une grande baleine. Puis, c’est à la fois de toutes les parties de cette grande baleine qu’il s’occupa, et moi, tout au contraire, j’en vins à concentrer mon attention sur un seul appareil, sur la glande mamellaire, dont, en raison de ses très petites dimensions dans un fœtus, je ne devais, certes, nullement méconnaître les curieux rapports quant à ses diverses parties.

Ajoutons que c’est aussi une chose bien différente que d’écrire sur l’organisation des animaux en 1833 ou en 1787, et qu’aujourd’hui les progrès de la science, riche d’expériences et de principes, portent à des prévisions de recherches qui avaient manqué en 1787 à Hunter. L’anatomie humaine formait alors le type auquel toutes les études sur les animaux étaient ramenées. Ce grand maître voyait bien dans quelle mesure existaient des différences ; mais il cédait à l’usage de son temps de les négliger en application, n’y cherchant point encore un principe commun et dominateur, le caractère d’exister les unes en vue des autres. Une telle négligence de ces rapports, qui révèlent cependant les moyens d’une parfaite coïncidence d’harmonie, forme l’une des brillantes conquêtes de l’esprit humain dans l’époque actuelle.

Si donc je rappelle ces idées générales qui témoignent de l’état, de premier âge et de l’impuissance ancienne de la science, c’est que je crains que des remarques que j’aurai à produire sur les