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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/38

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ALIMENTATION

glandes qui ne s’emplissent que dans ce moment, et, selon qu’on le supposait, pour devenir l’effet d’une telle cause et d’aussi puissans moyens dans ce cas adventif et préfixe, feraient jouer aux mères un rôle de sacrifice et de dévoûment. Car cet arrangement entraîne pour elles la nécessité de supporter qu’elles soient sucées, tétées, et décidément épuisées d’une nourriture prise sur leur propre substance. Ces glandes ainsi mises en jeu sont considérées comme d’une composition expresse et spéciale, et comme uniquement propres pour une fonction aussi bien circonscrite que parfaitement caractérisée : en raison de l’objet de leur destination et de leur usage, elles sont nommées glandes mammaires, et plus simplement mamelles.

Voilà des arrangemens autrefois connus, dont l’appréciation ne laisse rien à désirer. Cependant en serait-il d’autres ? Y aurait-il aussi aujourd’hui, donnée par les vues d’une étude progressive, une autre sorte de ces appareils[1] ? Dois-je encore parler d’autres mamelles, autres par une structure différente, auxquelles une partie seulement de ces attributs convînt alors, différenciées dans une mesure à comporter les élémens d’un tout autre problème ?

C’est cela que j’ai annoncé en février dernier, au sujet des Monotrêmes, et encore, ce que tout

  1. La marche progressive de la science sur cette question m’a amené à croire, aujourd’hui 24 mars 1834, qu’il y a trois sortes de ces glandes, les mammaires, les monotrémiques, et les cétacéennes ; ces trois espèces de systèmes organiques me paraissent convenablement embrassés sous le nom unique et générique de mamellaires.