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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/40

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ALIMENTATION

que chez les Monotrêmes, il n’est ni tétines ni trayons sur tissu érectile, c’est-à-dire, rien qui indique les principales conditions d’une vraie mamelle. Selon ce qu’on pense de celle-ci, c’est un amas plus ou moins considérable de follicules dans la peau, offrant, par sa situation externe, le caractère à peu près d’un hors-d’œuvre ; cette condition, du moins dans ce sens qu’une telle glande est abandonnée à l’élaboration d’une tierce personne, soumise à la volonté indépendante et jusqu’à un certain point au caprice des petits, quand il n’en est jamais ainsi des glandes monotrémiques et cétacéennes. Celles-ci restent entièrement sous le pouvoir des femelles devenues mères. Des muscles à ce appropriés les possèdent, et, agissant par pression, gouvernent à volonté l’excrétion de ces glandes.

Mais où le caractère d’une plus grave modification se prononce encore davantage, c’est à la bouche. Les appareils de la succion sont atteints si bien que les petits ne peuvent téter ; circonstance qui change nécessairement la marche des fluides.

Ce résumé des faits contenus dans les anciens écrits sur la matière, essayons de l’envisager sans idées préconçues. De ce qu’il est arrivé à ces étranges mamelles de ne pouvoir être mises à contribution par une succion opérée de l’extérieur, points reconnus en ce qui concerne les Cétacés et les Monotrêmes, cela n’empêche pas que l’afflux du sang, source de toute espèce de nourriture, ne se porte point toujours à la périphérie du corps. Or, cet afflux y amène de quoi fournir à l’entretien