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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/70

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LACTATION DES CÉTACÉS.

ment à eux nécessaires, pour garantir l’activité de chaque partie, en même temps que pour assurer l’utile liberté et l’heureux concours de toutes employées simultanément : spectacle vraiment merveilleux, placé pour la première fois sous l’œil de l’espèce humaine ; et dans l’indicible satisfaction que nous font éprouver la ravissante contemplation de tant d’harmonies et la mise sous nos yeux d’une si magnifique manifestation d’intelligence, n’oublions pas de rappeler l’origine et de consacrer le principe de ces éblouissantes clartés, en ajoutant : ad gloriam Dei.

Or, en définitive, fallait-il accepter, sans sourciller, l’uberibus nutriunt, etc., de Pline, et demeurer dans un passé de 18 siècles de durée, comme on nous invitait à le faire le 17 dans les procès-verbaux de l’Académie ? Nous en serions encore à dire que les femmes de mer (mor-grec) allaitent leurs petits de la même manière que nos femmes du milieu atmosphérique qui vivent à terre. Et certes, nous serions exposés à le dire dix-huit autres siècles encore, et toujours ; si,

    l’emploi philosophique des différences. Que par un travail subséquent, l’on en vienne à les concevoir dans leur essence, et à les voir intervenir, celles-ci en vue de celles-là, à les comprendre enfin comme réalisant une coordination de faits réciproquement utiles les uns à l’égard des autres, le champ de la science s’agrandit : l’harmonie qui est dans l’univers sera conçue comme la résultante de toutes ces harmonies partielles. Et ce jour venu, les hommes éclairés et bien intentionnés, dont j’ai moi-même exposé, au commencement de cette note, et garantis les louables sentimens, ne souriront plus de pitié, s’ils entendent les blâmes si fâcheux et si peu justifiables, par lesquels notre forme de langage s’est trouvée accueillie, ou plutôt si vivement attaquée.