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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/82

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NOUVEAUX DÉVELOPPEMENS

de parties superposées ; le bout de sein, que traversent de très petits orifices, à la manière d’une pomme d’arrosoir, étant immédiatement placé au-dessus et sur l’axe même de la glande.

Ces organes sont, au contraire, chez les mammifères marins, longitudinalement étendus, logés profondément, dans un fourreau musculaire, composés de parties distinctes et rangées bout à bout le long de l’abdomen ; ce sont, 1o la glande vers la région de l’ombilic ; 2o une nouveauté organique dans ce sens, que toutes les petites amphores lactées, au lieu d’être disséminées dans le tissu même de la glande, en sont séparées, et constituent en arrière un vaste réservoir allongé ; 3o le bout de sein, lequel profondément modifié, et largement canalisé, se trouve ramené à l’apparence et à l’usage d’un urètre.

À ces changemens dans la forme correspondent nécessairement des changemens dans la fonction. À l’égard des animaux aériens, les petites amphores se remplissent de lait, sans que la mère soit appelée à en gouverner le mécanisme, à moins qu’elle n’y fasse intervenir son petit comme auxiliaire. Il faut que ces amphores soient sucées, soient tétées : la mère laisse faire, et, tenue à un rôle passif, elle attend son soulagement, ou le bienfait du dégorgement du lait, de l’entremise de son petit.

Ce sont d’autres conditions à l’égard des cétacés : l’activité repasse et est toute dévolue aux mères. Les petits ne s’occupent de leur nourriture que pour demander la becquée, et pour n’en pren-