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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/90

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NOUVEAUX DÉVELOPPEMENS

Ruisch comme complétant l’appareil, comme l’entier Uber balænæ, dans la baleine, dis-je, arrive, en remontant sous les tégumens, le vaste réservoir dans lequel le lait s’épanche moléculairement, pour être à son heure marquée lancé dans la bouche du jeune baleineau. Ajoutons que cette observation n’est point encore la terminée : car il faut continuer d’aller considérer plus haut, c’est-à-dire se porter sur la région ombilicale, où se trouve véritablement la glande ; par conséquent à une distance considérable du prétendu bout de sein.

Cela bien compris, on s’explique facilement comment les marins dépéceurs de la baleine ne vont jamais chercher plus loin qu’en dedans et par dessous le prétendu bout de sein pour y trouver la glande. Entre celui-là et celle-ci, existe le long réservoir qui ne manque jamais de les dépayser sur le point de la véritable recherche, attendu qu’il leur sera cent fois arrivé d’éprouver ce que j’ai vu moi-même pratiquer le 11 mars dernier. Ce furent des anatomistes qui me remirent en lambeaux déjà dépécés la première femelle qui a servi à mon travail : on y avait regardé, et l’on me donna un sujet que son jeune âge sans doute, me disait-on, avait privé de tout développement mamellaire. Or, l’on sait maintenant ce qui est resté vrai de cette supposition. L’on a vu plus haut que c’est dans tous ces lambeaux que j’ai rapprochés, que je suis allé chercher et que j’ai rencontré tous les élémens de ma découverte anatomique.