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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/101

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DE LA THÉORIE.

pas une incontestable identité d’essence ? Tout cela est une même chose, soit dans une espèce, soit dans celle-là : voyez cependant que la fonction diffère. Car ce dernier tronçon du membre antérieur est chez plusieurs mammifères employé diversement, devenant la pate du chien, le griffe du chat, la main du singe, une aile chez la chauve-souris, une rame chez le phoque, enfin une partie de jambe chez les ruminans.

Maintenant montrons que la théorie des analogues n’est point une répétition déguisée de la doctrine aristotélique, qu’elle n’en est pas une simple amplification, qu’elle reconnaît des principes propres, qu’elle a un but précis, qu’elle devient un instrument de découvertes, et qu’en s’en tenant sévèrement à l’objet en considération sous le rapport de son existence, c’est-à-dire, au fait anatomique, elle introduit dans les études des systèmes des animaux le seul élément scientifique propre à faire saisir toutes les conformités physiques du même rang.

1o Ce n’est point une répétition déguisée des anciennes idées sur les analogies de l’organisation : car la théorie des analogues s’interdit les considérations de la forme et des fonctions au point de départ.

2o Elle n’élargit pas seulement les anciennes bases de la zoologie, elle les renverse par sa recom-