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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/110

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NOUVEAUTÉ ET UTILITÉ

les doigts latéraux soient sacrifiés, parce que la principale partie de la nourriture profite aux doigts intermédiaires, comme dans les ruminans, chez lesquels deux doigts se développent avec hypertrophie, quand les deux autres demeurent frappés d’atrophie, ou bien, comme dans le cheval, étant dans le premier cas pour un doigt ; et dans le second pour deux, les ongles se ressentent du même surdéveloppement, et deviennent des ongles épaissis, ou des sabots.

Le pied d’un ruminant, et plus encore celui du cheval, sont des cas d’exception, sont ce que par déférence pour l’aptitude et les habitudes d’exercice de notre esprit, nous disons, nous appelons des cas d’anomalie. C’est dans ces circonstances que j’ai vu la règle reprendre chez quelques chevaux monstrueux. L’honnête et savant M. Brédin, directeur de l’école vétérinaire de Lyon, m’a montré un cheval né avec trois doigts en devant et quatre en arrière. Rendu à Paris en 1826, j’ai publié ce fait, en rappelant qu’il en existait d’autres dans les annales de la science, savoir un cheval didactyle, ayant, au rapport de Suétone, vécu dans les écuries de César ; un autre cheval semblable, ayant appartenu à Léon X, etc.

Or, dans tous ces chevaux, que la monstruosité a ainsi ramenés à la règle commune, à la pluralité des doigts, les ongles sont restés ongles minces et