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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/128

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ORGANISATION DES POISSONS.

je le demande : usage, service, de quoi ? Quelle partie corporelle aurait, se trouverait avoir cette fonction ? Que sont en eux-mêmes, intrinséquement, ces matériaux ? Voilà ce que vous laissez, sans même y avoir réfléchi, parmi les inconnus de votre problème : vous n’avez donc encore donné à l’objet de vos considérations qu’un nom provisoire.

Mais cet aveu précis, qui devait avoir l’avantage de présenter l’état actuel de la science, aucun ichtyologiste n’a songé à le faire ; d’où il est arrivé que toute omission à cet égard équivaut à une déclaration implicitement prononcée qu’il y a chez les poissons quelques matériaux détournés du plan commun, créés pour eux spécialement, qu’enfin c’est la nouveauté de ces parties qui a fait recourir à de nouvelles dénominations.

Or, une telle spécialité, je la conteste formellement. Je vais plus loin, je la tiens pour impossible. Et en effet, quand les poissons correspondent aux classes supérieures par la presque totalité de leurs organes, il faudrait admettre que sur un seul point, l’appareil respiratoire, cette correspondance serait en défaut. Faire une telle supposition, n’est-ce pas croire possible l’alliance de choses hétérogènes ? n’est-ce pas vraiment retirer son principe d’existence à un composé organique, qui n’est et ne peut être que par les relations réciproques et l’harmonie de ses parties constituantes ?