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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/9

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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

d’autres singes, les tamarins, les ouistitis, par exemple, les cinq doigts s’y voient ; l’à peu de chose près dure toujours ; mais au moment d’en rechercher la différence, on vient à s’apercevoir que ce n’est plus une main, dans ce sens que le doigt interne n’est plus opposable dans son fléchissement possible aux mouvemens des autres doigts. Ceux-ci, comme le doigt interne, sont également menus : ils se ferment ensemble, ils sont munis d’ongles crochus, longs et acérés ; dès-lors leurs formes et leurs fonctions sont profondément altérées ; car ce n’est plus là une vraie main, mais une griffe. Les ouistitis gravissent le long des tiges au moyen de leurs ongles. C’est donc par un autre mécanisme que cette petite famille parvient, comme tous les singes, à vivre dans les bois et à gagner également le sommet des arbres.

Nous passons aux ours ; le même raisonnement est encore invoqué. Leur pate, c’est encore à peu près la main du singe, mais sous une autre apparence ; les différences y sont plus prononcées ; car on trouve à observer et l’on devra décrire une pate, ainsi qu’on l’appelle dans sa condition de dissemblance, c’est-à-dire un pied à parties digitales, courtes et ramassées, des ongles serrés les uns contre les autres, robustes et se terminant en pointe.

Je saute plusieurs intermédiaires pour arriver à