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Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/187

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avaient-elles tâché de se procurer des oignons de tulipe, afin de remporter le prix cette année.

La tulipe d’Arthur était superbe. Chaque jour il l’examinait et la voyait devenir plus belle ; aussi désirait-il ardemment de pouvoir remercier Maurice ; souvent il montait sur son pommier et regardait dans le jardin de son ami dans l’espoir d’apercevoir sa tulipe tout épanouie et éclatante comme la sienne. Mais c’était en vain.

Le jour de la fête florale arriva, et Oakly s’y rendit avec son fils, qui emporta sa tulipe.

La fête avait lieu sur une vaste pelouse. Toutes les fleurs de différentes sortes étaient rangées sur un tertre à l’extrémité du tapis de gazon, et au milieu de cette charmante vallée, la tulipe que Maurice avait donnée à Arthur se faisait remarquer par son éclat.

Le prix fut décerné au propriétaire de cette fleur, et, au moment où Arthur recevait les instruments de jardinage, il entendit une voix bien connue qui le félicitait ; il se retourna et vit son ami Maurice.

« Eh bien ! Maurice, ou donc est votre tulipe ? dit M. Oakly. Ne m’avais-tu pas dit, Arthur, qu’il en avait gardé une pour lui ?

— C’est vrai, j’en avais gardé une, dit Maurice, mais quelqu’un, par accident sans doute, me l’a brisée.