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Page:Edmond Régnier - Histoire de l'abbaye des Écharlis.djvu/100

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histoire de l'abbaye des écharlis

Les trois autres religieux, Jean-Antoine Choppin, Claude Viennot et Marie-Joseph Mésange, sortent ensemble du monastère le 23 janvier 1791.

Selon la loi, ils avaient déclaré qu’ils ne voulaient plus continuer la vie commune et se retiraient dans leur famille : Choppin, à Ligny-en-Barrois, district de Bar-le-Duc (Meuse) ; Viennot, à Autet, district de Gray (Haute-Saône) ; Mésange, à Châteaurenard, district de Montargis (Loiret).

Dom Choppin avait demandé, le 1er janvier 1791, à Boullard, procureur syndic du district de Joigny, s’il devait lui porter à Joigny les comptes de la communauté ou si Boullard viendrait les examiner aux Écharlis. Au nom de ses confrères et au sien, il le suppliait de terminer leurs affaires avant la vente de leurs effets, pour ne pas avoir le désagrément d*en être les témoins, et s’en rapportait à son humanité.

Le 18 suivant[1], Cadet, l’un des administrateurs du district, arrête le journal des recettes et dépenses de l’abbaye, en présence de Guilleminoau, officier municipal. Il reste en caisse 172 livres 3 sols 10 deniers. Comme les religieux sont obligés de rester encore quelques jours « dans leur ci-devant communauté par le défaut de voiture ou pour une autre cause », l’administrateur leur donne, sur le reliquat, pour les dépenses qu’ils pourront faire et pour payer les domestiques, la somme de 72 livres 3 sols 10 deniers. Le reliquat se trouve fixé à 100 livres que Guillemineau remet au receveur du district, le 23 avril 1791. En outre, il remet[2] à « MM. Choppin, Vienot, Mésange et au fondé de pouvoirs de M. Guériot… chacun les meubles et effets mobiliers qui garnissent leurs chambres, y compris deux rideaux de croisée raporté à chaque chambre, à chacun trois paires de draps, deux douzaines de serviettes, deux napes, quatorze aunes de grosse toille de ménage et deux couverts d’argent. »

C’est par oubli qu’ils n’ont pas encore fait de déclaration, écrit le prieur le 20 janvier ; le même jour, Dom Choppin et les religieux attestent qu’ils n’ont rien emporté ni détourné de l’abbaye, comme Guillemineau le certifie le lendemain et s’éloignent, le 23, de ce lieu naguère encore si hospitalier. Que deviennent-ils dans la sanglante tourmente qui afflige la France pendant plusieurs années ?

  1. Arch. de l’Yonne, H 652, registre.
  2. Id., série Q, domaines nationaux, abbaye des Écharlis.