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Page:Edmond Régnier - Histoire de l'abbaye des Écharlis.djvu/74

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histoire de l'abbaye des écharlis

ils ont joui jusqu’à présent, du corps de logis attenant au moulin de l’enclos, « des jardins et closeaux », sans autre réserve que le droit pour l’abbé d’aller dans la grande cour et de pressurer son vin au pressoir, des bois de Côte-Renard et de l’abbé.

L’abbé jouira du corps de logis où il demeure» du logis des hôtes dont il fera boucher les fenêtres donnant sur les cloîtres, pourra prendre de l’eau dans le bief pour arroser son jardin le lundi seulement, aura vinée, étables, les bois de la Garenne près de l’abbaye, de la Garenne d’Arblay, des forêts Dondon, du Prieur et des Chêneaux, aura le droit d’instituer et destituer les officiers de l’abbaye et tous les droits honorifiques.

Afin d’éviter tout procès et « nourrir la paix », les religieux, pour satisfaire aux charges et réparations, seront « mis en possession et jouissance » de la métairie de la Provenche.

De plus, l’abbé jouit d’un bâtiment, appelé le logis des hôtes, à charge de l’entretenir et réparer. Comme les religieux se plaignent de ce que les valets et servantes de Roger ou de son agent[1] ont vue sur les cloîtres, « chose inouïe », par les fenêtres de ce bâtiment, il devra faire boucher ces ouvertures et construire une porte neuve pour l’entrée et la sortie des religieux.

Le 5 août 1684[2], les religieux Mathurin Hénault, prieur, Joseph Routier, Joseph Paillet, Jacques Balthazar, reconnaissent qu’ils n’ont pas droit aux rentes de l’abbaye sur l’hôtel de ville de Paris, mais Roger de Courtenay, et, pendant plus de vingt ans, n’élèvent aucune réclamation.

En 1709[3], ils font des remontrances à l’abbé au sujet de la perception et de la moins-value des dîmes de Précy et en obtiennent, le 27 avril, une rente annuelle de 140 livres (environ 420 fr.), à condition que ces dîmes appartiendront à Roger.

L’année suivante[4], ils prétendent que les revenus des biens qui leur sont échus par l’acte de 1680 sont considérablement diminués, qu’il y a même une erreur de calcul dans l’estimation. Tout en répondant que cette diminution vient des reli-

  1. Martin Ragon, lieutenant de la prévôté des Écharlis.
  2. Étude de Villefranche.
  3. H 650, liasse. Les religieux sont : J.-B. Petit, prieur ; Eustache Vanin, cellerier ; J.-B. Chamoiseau.
  4. H 650, liasse. Le lot des religieux ne rapporte que 2,056 livres, tandis que ceux de l’abbé rapportent chacun 2,110 livres.