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Page:Eekhoud - Les fusillés de Malines, 1891.pdf/165

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LES FUSILLÉS DE MALINES

lance, et de lui faire partager nos illusions. Hélas ! Nous n’y sommes que trop par venus !

— Va, mon brave Chiel, console-toi ! disait Guillot en s’efforçant de calmer son ami. Notre malheur n’est pas irréparable. Il n’y a plus en pays flamand un seul hameau soumis aux Français. Les villes imitent les campagnes. Anvers nous appartiendra. Nous tenons toujours Lierre. Nos amis reviendront à la charge avec des troupes nouvelles. Tu n’as péché que par une trop grande confiance, mais qui pourrait t’en faire un grief ? Autant alors te reprocher ta foi de chrétien ! Cesse de te désoler, mon bon Chiel, et sois bien persuadé que tous, à commencer par ton ami Willem, nous aurions fait comme toi !

Ces bonnes paroles ayant calmé le Torse, Guillot fit à ses amis le récit de ce qui venait de se passer.

La nouvelle de la reprise de Malines par les Français avait été portée au camp de Duffel au moment où on s’y réjouissait de la réussite du coup de main tenté par Chiel.