Aller au contenu

Page:Eekhoud - Les fusillés de Malines, 1891.pdf/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
167
LES FUSILLÉS DE MALINES

reprendraient la ville et les délivreraient avant le lendemain.

Ils se laissèrent reconduire à la prison, docilement.

Beaucoup prirent leurs dispositions pour la nuit. Harassés par trois nuits blanches et près de trois journées d’excitation et de fatigues, ils ne tardèrent pas à s’endormir aussi tranquillement que dans leurs granges et leurs soupentes.

Au dehors, cependant, se réglaient les préparatifs de leur supplice. Avant de repartir pour Bruxelles, Béguinot avait laissé des ordres détaillés et précis afin que cette exécution fût entourée d’un appareil redoutable. Ainsi, pour augmenter l’effet de terreur, devait-elle avoir lieu cette nuit même, à la lueur des torches, avec le concours de toute la garnison.

Depuis la séance du Conseil de guerre, aux quatre coins de la Grand’Place, se tenait une pièce de canon flanquée de ses servants, la mèche allumée.

Le quart après dix heures, une escouade de soldats se rendit à la prison, avec mission d’en extraire, pour les conduire au