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Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/175

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XLV


On serait tenté d’envier le sort de Deronda fournissant à Mordecai de nouveaux habits, et se plaisant à le voir revêtir une belle chemise en flanelle grise et une robe de chambre presque semblable au froc brun d’un franciscain. Mais, après avoir tout préparé, il fut poursuivi par un doute. Ne se méprenait-il pas sur le compte de Mirah ? Ne serait-elle pas, comme lui, plus impressionnée par la distinction de son frère sous son cachet de pauvreté ? Restaient les Meyrick qu’il fallait rendre favorables à ce frère trop hébraïque, et son idée aurait été confirmée s’il avait entendu les dialogues qui s’échangèrent le soir même autour du foyer de madame Meyrick, après que Mirah fut remontée dans sa chambre. Hans, installé maintenant dans son appartement de Chclsca, était demeuré tard chez sa mère, qui dit tout à coup en tisonnant le feu :

— À présent, Kate, éteins la bougie et venez toutes auprès du feu. Hans, mon ami, cesse de te moquer de ces poèmes que tu lis pour la centième fois au moins, et approche aussi. J’ai quelque chose de surprenant à vous apprendre,