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Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/233

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— Maintenant agenouille-toi encore, et laisse-moi t’embrasser.

Il obéit, et la princesse, prenant dans ses deux mains la tête de son fils, le baisa solennellement sur le front.

— Tu le vois, reprit-elle comme dans un murmure, il ne me reste pas assez de vie pour t’aimer. Cela est plus heureux pour toi. J’ai remis toute la fortune de ton père à sir Hugo, qui a dû te la tenir en réserve. On ne pourra jamais m’accuser de vol sur ce point.

— Avez-vous besoin que je fasse quelque chose pour vous, demanda Deronda.

— Je n’ai besoin de rien de ce que les hommes pourraient me donner, répondit sa mère, qui tenait toujours sa tête dans ses mains et qui le considérait attentivement. À présent que j’ai satisfait à la volonté de mon père, peut-être est-ce ton visage, ton jeune et charmant visage qui viendra me trouver au lieu du sien !

— Vous reverrai-je encore ? demanda anxieusement Daniel.

— Oui ; peut-être. Attends, attends, et maintenant laisse-moi.