Aller au contenu

Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LIV


Deronda dormit à peine de la nuit. Gwendolen, qui avait insisté pour le revoir avant de consentir à se laisser déshabiller, était devenue plus calme et l’avait seulement prié de venir quand elle le ferait demander le lendemain. Mais la possibilité d’un changement, la crainte d’une fièvre qui pouvait survenir, et le soupçon que la catastrophe la ferait divaguer, contribuèrent à le tenir éveillé. Il prévint la femme de chambre de Gwendolen qu’il resterait dans sa chambre et qu’elle devait venir l’appeler si un symptôme alarmant se présentait ; il lui fit comprendre qu’étant connu de ses amis et de ses parents d’Angleterre, il se croyait obligé de veiller sur elle, — position qu’il lui fut facile de prendre, étant connu du valet de chambre de Grandcourt, seul domestique qui l’avait accompagné dans ce voyage. Enfin, lorsque la fatigue causée par les étranges et diverses émotions de la journée eut fermé ses paupières, il s’endormit et rêva des événements du jour précédent dont les péripéties finirent par le réveiller. Sa première pensée fut pour Gwendolen. On lui dit qu’elle n’avait pas fermé