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Page:Eliot - Daniel Deronda vol 2&3.djvu/61

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XXXVII


Malgré les raisons qu’avait Deronda pour désirer d’être revenu à Londres, — raisons dans lesquelles sa sollicitude pour Mirah était mêlée d’un désir curieux d’en savoir davantage sur l’énigmatique Mordecai, — il ne voulut pas quitter l’abbaye avant sir Hugo, qui en partit sans attendre sa famille, afin d’être prêt pour l’ouverture du Parlement, le six février. Deronda prit ses quartiers dans Park-Lane, bien que son appartement fût suffisamment occupé par Hans Meyrick. Il s’y attendait, mais il ne trouvait pas que tout répondait à ses espérances.

Son impression première fut celle d’un plaisir pur et d’un contentement véritable en voyant son cabinet transformé en atelier, encombré de dessins et du contenu de deux grands coffres venus de Rome, le bas des fenêtres couvert d’une serge noire, et le blond Hans dans sa triomphante jeunesse, comme le génie présidant aux destinées de ce lieu, les cheveux plus longs et plus ébouriffés, le visage plus bizarrement plissé, et sa voix sonore plus vibrante que jamais. L’amitié qui régnait entre ces deux jeunes gens