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Page:Eliot - Middlemarch, volume 1.djvu/470

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Brooke, étant donnés nos rapports, tant l’affaire est désagréable. Je voudrais que tout le monde se conduisît en gentleman, dit le bon baronnet, sentant que c’était là pour le bien social un programme simple et intelligible.

— Vous voici tous ? commença M. Brooke, passant de l’un à l’autre et donnant des poignées de main. Je me disposais à aller tout à l’heure à Freshitt-Hall, Chettam. Mais c’est charmant de vous trouver tous ici, vous savez… Eh bien, que pensez-vous de nos affaires ? Elles marchent un peu vite, n’est-ce pas ? C’était assez juste, ce que disait Laffitte : « Depuis hier un siècle s’est écoulé. » Ils sont déjà dans le siècle suivant, vous savez, de l’autre côté de l’eau. Ils vont plus vite que nous.

— Eh ! oui, dit le recteur en prenant le journal, voici la Trompette qui vous accuse de rester en arrière ; avez-vous vu ?

— Non, dit Brooke en mettant ses gants dans le fond de son chapeau et en ajustant rapidement son lorgnon.

Mais M. Cadwallader garda le journal dans sa main, ajoutant, avec un sourire dans les yeux

— Voyez ! Tout cela concerne un landlord vivant à quelque centaine de milles de Middlemarch, qui sait joliment empocher ses revenus. On dit que c’est l’homme le plus rétrograde du comté. C’est vous qui lui avez enseigné ce mot-là dans le Pionnier, j’imagine.

— Oh ! c’est Keck qui a écrit cela, cet être illettré, rétrograde ! Regardez-moi cela !

— Voici un ou deux traits assez mordants !

Et le recteur se mit à lire :

« Si nous avions à faire le portrait d’un homme rétrograde, dans le plus mauvais sens du mot, nous dirions que c’est celui qui veut se faire le réformateur de notre constitution, tandis que tous les intérêts dont il est immédiatement responsable tombent en ruine, — un philanthrope qui ne