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Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/16

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CHAPITRE II


Lorsque Dorothée, en se promenant en compagnie de Lydgate, autour des massifs de lauriers du nouvel hôpital, eut appris de lui qu’il n’y avait pas d’autres signes de changement dans l’état de M. Casaubon, que son anxieux désir de connaître la vérité sur sa maladie, elle garda le silence pendant quelques instants, se demandant s’il y avait eu, de sa part, un mot ou un acte quelconque, de nature à provoquer cette nouvelle inquiétude.

Lydgate, ne voulant pas laisser passer une occasion de travailler à son projet favori, s’aventura à dire :

— Je ne sais pas si votre attention ou celle de M. Casaubon a été attirée par les besoins de notre nouvel hôpital. Les circonstances ont fait qu’il peut paraître un peu égoïste de ma part d’aborder moi-même le sujet ; mais ce n’est pas ma faute : c’est parce que les autres médecins sont en train de soulever une lutte contre cette institution. Vous vous intéressez généralement, je crois, à ces questions ; car je me rappelle que, la première fois que j’ai en le plaisir de vous voir à Tipton-Grange, avant votre mariage, vous m’avez interrogé sur l’influence que pouvaient avoir sur la santé des malheureux leurs misérables logements.

— Oui, certainement, dit Dorothée, en s’épanouissant. Je vous serai extrêmement reconnaissante, si vous voulez bien me dire comment je pourrais contribuer à améliorer un peu les choses. Toute œuvre de ce genre m’a été refusée depuis que je suis mariée. Je veux dire, ajouta-t-elle après un moment d’hésitation, que les gens de notre village