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Page:Eliot - Middlemarch, volume 2.djvu/236

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pleurer. Sa femme et ses filles ne tardèrent pas à rentrer d’une conférence faite par un missionnaire, et celles-ci exprimèrent tous leurs regrets que leur père n’eût pas entendu lui-même les choses intéressantes qu’elles essayèrent de lui répéter.



CHAPITRE IX


Will Ladislaw ne songeait plus maintenant qu’à revoir Dorothée et à quitter aussitôt après Middlemarch. Le lendemain de son entretien avec Bulstrode, il écrivit dès le matin à Dorothée une courte lettre, lui disant que différentes raisons l’avaient retenu dans le pays plus longtemps qu’il ne pensait, et lui demandant la permission de se rendre une fois encore à Lowick, à l’heure qu’elle voudrait bien lui indiquer et dans le plus bref délai possible, étant pressé de partir, mais ne voulant pas le faire avant d’avoir obtenu d’elle cette entrevue. Il laissa sa lettre au bureau avec ordre au messager de la porter à Lowick-Manor et d’attendre la réponse.

Ladislaw comprenait ce qu’il y avait de gauche à demander ce dernier entretien. Ses adieux avaient déjà été faits une fois en présence de sir James Chettam et annoncés au maître d’hôtel comme définitifs. C’est certainement une épreuve pour la dignité d’un homme que de se montrer, alors qu’il ne devait plus revenir. Un premier adieu a quelque chose de pathétique, mais revenir pour un second, c’est presque un sujet de comédie, et il n’était même pas impossible que des railleries amères circulassent dans le public à propos des motifs qui avaient retardé le départ de Ladislaw.

Il tenait cependant à faire comprendre à la jeune femme que c’était pour des raisons sérieuses qu’il souhaitait ce rendez-vous. Lorsque, dernièrement, il avait pris congé