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Page:Emery - Douces amies, 1920.djvu/215

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DOUCES AMIES

par mon amour ardent, ma passion puissante…

Toute empreinte étrangère à moi s’est effacée. C’est la mienne, ma douce, mon adoration !… Celle par qui je vis !… Celle dont la beauté illumine mes jours, me donne le courage, la joie et le bonheur !… Celle dont les chers yeux sont ma seule lumière…

Le soleil est sur elle, en elle !… Et, dans la rue, quand je ne la vois plus, tout est ombre et ténèbre. Je vais, comme un aveugle, comme un cadavre errant… Loin d’elle, maintenant, je ne suis qu’un pauvre être, qui tend les bras, les yeux, qui s’afflige, sanglote, pleure, désespéré, le paradis perdu.

XVIII

Le paradis perdu…

Oui, maintenant l’Éden m’était fermé… Et je rôdais, désespéré, devant les barrières closes du paradis que Marcelle m’avait créé.

Pendant tout l’été, j’attendis le retour de la bien-aimée. Quelques lettres, banales et brèves, m’apprirent qu’elle parcourait les Vosges, puis