Roman passionnel, 30 illustrations de Jack Abeillé. 3 fr. 50
Piquante satire, qui parfois s’exagère jusqu’à la caricature, des mœurs parlementaires, en ses dessous de mœurs galantes et « pot-de-vinesques », l’Heure du berger montre que la vertu des plus intransigeants lorsqu’ils arrivent au pouvoir choit par suite d’influences féminines. Il y a une certaine Mme de Phammond, femme d’un ambassadeur expédié très loin, petite diablesse rose et blanche, jolie à faire damner qui, se gardant du péché final, comme tous ceux qui le précèdent — et peut-être le suivent — afin de rouler sous son petit pied mignon conscience et chair de ministres. C’est un sport, presque une manie chez elle : il faut que tous l’adorent. Ce brave Craquelot qui entrait au ministère avec l’intention d’y commettre tous les crimes imaginables à l’instigation de cette mignonne. De même, Brutus Dupont, le farouche et hirsute socialiste qu’elle vainc en s’adjoignant l’aide active d’une théâtreuse experte. Pourtant la délicieuse satané est vaincue à son tour. Elle n’a jamais aimé, mais voici que « l’heure du berger » a sonné, et elle se roule aux pieds d’un vieux journaliste blasé qui l’accueille tout juste.
Les personnes qui s’écrient volontiers : cachez ce sein… feront bien de ne point feuilleter ce volume, car en image et dans le texte l’on y rencontre beaucoup de seins de femme dévoilés audacieusement. Le livre plaira à ceux qui tout en désirant dans le roman une saveur fortement pimentée lui demandent aussi la recherche d’autres qualités. (Camille Pert, l’Informateur des gens de lettres.)
Dans ce nouveau roman l’Heure du berger, René Emery nous montre la lutte que soutiennent trois femmes, pour ne pas succomber à la douceur d’aimer.
La plus troublante est une jeune, jolie, énigmatique Parisienne du plus haut monde. Une irrésistible beauté de blonde capiteuse soumet les hommes à sa domination. Elle est une de celles qui dirigent les destinées de notre République, nomment les préfets, les fonctionnaires… On la croit perverse, sensuelle, prête à toutes les chutes ; or, en réalité, elle est fidèle à son mari, qui vit au loin, dans quelque ambassade. Beaucoup d’hommes riches et célèbres lui offrent leur
