Page:Emery - Douces amies, 1920.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
DOUCES AMIES

cendues de là-haut, et les seules scintillantes, cette nuit :

Tes yeux !

XII

Dans chaque grand amour, il est une heure, unique, majestueuse où notre rêve ardent de bonheur absolu se réalise.

Tout à coup une lumière inonde notre vie ; nos yeux sont éblouis, nos âmes extasiées. Nous connaissons enfin la suprême allégresse des âmes et des corps unis dans le divin frisson…

Il nous semble alors que cette heure enchantée se prolongera éternellement, on appelle la mort. On voudrait s’envoler, s’évader de la vie absurde de la terre.

La vision s’efface… la splendeur s’évanouit. Et c’est en vain, que nous chercherons ensuite à ressusciter cette joie surhumaine. Jamais plus, jamais plus nous ne la posséderons. Notre acharnement ne servira qu’à nous montrer notre incurable impuissance.

Après la grande flambée où nous avons brûlé.