Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84 ECH ECL

branches & réduire l’arbre de manière qu’il prenne une forme avantageuse & régulière.

ECHAUDÉ ; terme d’agriculture. On nommé bled échaudé celui dont le grain maigre, sec, ridé & flétri, contient peu de farine.

Duhamel dit que ce grain est bon pour ensemencer les terres, attendu qu’il germe très-bien, & que ce défaut étant produit par des chaleurs fort vives qui amènent le grain trop promptement à maturité, on ne seroit pas fondé à regarder cette maladie comme pouvant être héréditaire.

Il ajoute que le bled échaudé fait de bon pain, & que sa farine est belle, mais en très-petite quantité ; tout le reste n’est que du son ; en sorte que deux sacs de ce bled ne fournissent quelquefois pas plus de pain qu’un sac du même grain qui n’a point eu le même accident.

ECHAUFFER un terrain. C’est l’amender par des engrais chauds & restaurans.

ECHELLE ; instrument de jardinage, formé de deux montans de bois traversés d’espace en espace par des bâtons nommés échelons, qui serrent à monter & à descendre.

L’échelle la plus commode pour palisser, est simple ; elle a deux chevilles d’un pied, placées à deux pouces de l’extrémité de ses montans. Ses pieds sont encastrés dans une boule de six pouces de diamètre.

Les échelles doubles sont composées de deux échelles qui s’élargissent par le pied, & dont les montans sont unis vers le haut par un boulon de fer. (Voyez pl. XXIII, fig. 16, ces échelles.) Elles ont ordinairement neuf à dix pieds ; elles sont aussi commodes pour tailler les arbres en buisson & cueillir les fruits, que pour tondre les palissades.

On nomme échelles quarrées ou échelles chariotes les échelles dont la hauteur d’environ quarante pieds, sont portées sur quatre roues, & ont plusieurs repos ou plate-formes sur lesquelles se place l’ouvrier.

Echelle, nommée vulgairement écharasson. Elle n’a qu’un montant traversé par de fortes chevilles. Afin de l’empêcher de tourner, on donne à son pied une double ajouture, ou un talon formé quelquefois par ses échelons. Le montant de cette échelle est ordinairement de bois de frêne ou d’ormeau, qui est pliant & cassant. On peut peut aussi employer le sapin.

Cette échelle, la plus simple de toutes, est portative, peu coûteuse, & très-utile pour cueillir des fruits ou des feuilles sur de grands arbres.

ECHENILLER ; c’est ôter les chenilles si funestes aux arbres, & détruire les nids que ces insectes attachent aux branches. Le tems de l’hiver est le plus propre à cette opération ; mais il faut encore y veiller au printems.

Comme il est impossible d’atteindre également par-tout avec les mains, lorsque les arbres sont étendus & fort élevés, on se sert alors d’un échenilloir.

ÉCHENILLOIR, ou ECHENILLIER ; instrument de jardinage : c’est un bâton gros comme le pouce, de deux pieds de long, qui par son extrémité est garni de bourre ou de crin recouvert avec du chamois. Un homme, avec une échelle, dans l’arbre, tape avec ce bout ainsi garni sur chaque branche, lorsque les chenilles sont écloses, & fait tomber à terre tous ces insectes qu’ensuite on écrase : au moyen de cette garniture, on n’appréhende pas d’endommager la peau des branches. On recommence de la sorte tant que les chenilles continuent à éclore.

On appelle encore échenilloir une sorte de ciseaux montés sur un long bâton. (Voyez planche XXIV, fig. 19.) A la partie supérieure des ciseaux est attachée une corde qu’on tire pour ouvrir ces ciseaux ; & quand on a placé sur la partie inférieure la branche où est le paquet de chenilles, on lâche la corde, à l’instant la branche est coupée par le tranchant de l’outil. On ne tarde pas à brûler ces paquets de chenilles qu’on a fait tomber.

Il y a diverses autres sortes d’échenìlloirs ; un entr’autres qui est monté aussi au bout d’un long bâton, & lequel est en bec renversé, avec un double tranchant en-dessus & en-dessous. Par son moyen on coupe la branche où est le paquet de chenilles. Ce sont les coutelliers qui fabriquent cette dernière espèce d’échenilloir.

L’échenilloir sert encore à couper ou élaguer les petites branches qui sont à une certaine hauteur.

ECLAIRCIR un plant. C’est, lorsqu’il est trop dru & trop épais, en ôter le superflu qui l’empéche de profiter, ce qui lui est nuisible.

On éclaircit encore un bois, une pépinière, en abattant les arbres les plus foibles ou les moins venans, afin que les autres profitent mieux.

ECLATEMENT d’une branche d’arbre. C’est un moyen, suivant Roger Schabol, de dompter