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Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/129

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GRE GUI 113


Quand la trop grande abondance de sève menace de noyer l’écusson, il faut, à quatre ou cinq pouces au-dessous & par derrière l’écusson, enlever l’écorce jusqu’au bois de la longueur d’un pouce.

Soit pêcher, soit tout autre fruit, il faut, quand on les sort de la pépinière, couvrir les racines avec du fumier moite.

Le pêcher ne se greffe qu’en écusson : les autres arbres se greffent en fente & en écusson.

Greffe, se dit aussi d’une partie d’une jeune branche de l’année, prise sur un arbre cultivé qu’on veut multiplier ; on l’insère sur un autre dont on veut améliorer le fruit, òu changer l’espèce.

GREFFER ; c’est encore substituer une branche d’un arbre qu’on a dessein de multiplier, aux branches naturelles de l’arbre sur lequel on applique la greffe. On peut greffer un arbre à tel endroit autant de fois & à tel âge qu’on veut, pourvu qu’il ne soit ni trop jeune, ni trop vieux.

Les amandiers se greffent communément au bout de l’année, & les autres arbres à deux ou trois ans, selon leur force. On greffe également les arbustes & les arbrisseaux. Par exemple, un jasmin d’Espagne se greffe sur un jasmin commun, soit en fente, soit en écusson, soit en approche. La vigne peut aussi se greffer, mais en pied & dans le tronc même, autrement l’ancien sujet repousseroit toujours & ruineroit la greffe.

GREFFOIR ; c’est un petit couteau ayant une lame pliante, mince & très-tranchante, à l’ordinaire de bonne trempe, dont la pointe, s’incline en forme de bec renversé. On ajoute & l’on fixe par un clou au bout du manche une petite lame arrondie comme une spatule, ou langue de chat faite en ivoire, en corne ou en acier bien


poli. Cette seconde lame sert à pénétrer dans l’écorce de l’arbre, afin de la lever & de pouvoir y faire entrer l’écusson.

GRIFFE ; ce terme se dit de certaines plantes que la nature a pourvues de petits crochets en forme des griffes des animaux, avec lesquels ces plantes attachent leurs rameaux à tout ce qu’elles rencontrent. Le lierre, la vigne-vierge, les mousses ont de ces griffes.

GROU. Les jardiniers appellent la grou une matière pierreuse qui se trouve au-dessous de la superficie des terres. Il faut avoir soin, avant de planter, de percer la grou bien avant & au pourtour, & d’y substituer de bonne terre, sans quoi la plante ne réussiroit pas.

GROUETTE ; c’est une petite grou moins dure & moins pierreuse que la grou, & qui est un peu mêlée de terre. Il faut, quand on plante un arbre, prendre aussi des précautions pour que la grouette ne nuise point à la végétation.

GROUETTEUX ; terrain. C’est un terrain qui tient de la nature de la grou : il veut être passé à la claie, ensuite fumé amplement, arrosé & labouré souvent pour empêcher qu’il ne se durcisse trop.

GUÉRET ; terre labourée à la charrue.

Lever le gueret. Ce terme signifie donner le premier labour aux jachères. On dit aussi en ce sens guereter.

GUI. Le gui est une plante parasite qui se forme sur quantité d’arbres, & qui a une feuille à peu près comme celle du buis. Il en vient sur de vieux chênes, & il n’est pas un bon signe pour l’arbre, étant formé d’une substance étrangère & parasite. Beaucoup de pommiers vieux ou caducs ont des guis qui font périr les branches & l’arbre quand on n’y remédie pas. Le remède est de les ôter dès qu’ils croissent.

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Art aratoire.