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Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/145

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INS JOU 129


de l’ouverture, & un peu plus profonds qu’un pot à œillets.

Une feuille de papier blanc, que l’on met auprès des pêches prêtes à mûrir, empêche les loirs & les mulots d'y toucher.

Pour les emprisonner, on fait une pâte avec de la farine, dans laquelle on met de la noix vomique râpée : on fait cuire cette pâte, & on fait fondre dessus du vieux lard, qu'on saupoudre encore de noix vomique ; on met des morceaux de cette pâte dans les endroits où passent les loirs, soit sur un tuilot, soit entre deux morceaux de tuile creuse ; ils en mangent, & s'empoisonnent : mais il faut prendre garde que ni chats, ni chiens ne mangent de cet appât.

Les taupes. On prétend que le fumier frais de chèvre, mis dans les trous de taupes, les fait fuir. On attribue un peu plus de vertu à la noix bouillie dans de la lessive : on ouvre cette noix ; on la met dans les trous ; la taupe en mange, & cela la fait mourir. Le hareng saure, découpé comme des vers ; mis dans les trous de la taupe, produit aussi quelque effet.

Un expédient plus sûr, est d'amasser des vérs de terre, de les mettre dans un pot, de les couvrir & les saupoudrer par-tout de noix vomique râpée, de les laisser vingt-quatre heures, dans cet état, & de les mettre ensuite dans les trous de taupes, qui les mangent, & elles périssenr.

Mais, de tous ces expédiens, le sabot ou boëte, que l’on met au passage de la taupe, est le meilleur, si ce n'est celui de les guéter, & de les prendre avec la bêche, au lever & au coucher du soleil, ou un peu avant la pluie.

Il faut fouler la terre soulevée par les taupes, mais avant, il faut arroser, pour faire couler de la terre dans le trou fait par la taupe.

La courtiliere (ou tays, ou taupe-grillon), est un insecte aussi hideux, que dangereux & destructeur. On le prend aisément dans les pots dont on a parlé ci-dessus : on lui donne encore la chasse, & on le prend infailliblement, en versant dans le trou qu'il fait pour sortir de terre, qui est un peu moins large qu'un petit sou, de l’eau en suffisance, & sur cette eau, on coule un peu d'huile de navette ou de chenevis : ce qui force l’insecte à sortir, & on l’écrase.

INSERTION ; dans le jardinage on emploie ce mot dans le sens d' ente, de greffe. On donne aussi ce nom à l’endroit où les feuilles sont attachées à la plante.

INSTRUMENS D'AGRICULTURE. Ils doivent être solides pour ne point courir risque


d’être brisés ou dérangés par des mains grossières & peu adroites. Il faut que ces instrumens soient, autant qu'il est possible, d'une construction simple, & d'un usage commode & facile. (Voyez Charrue, Bêche, Rateau, Herses, Semoirs, &c.)

INSTRUMENT AGRAIRE, pour défricher.

Cet instrument agraire, est principalement destiné à déchirer & ouvrir la surface des marais desséchés qu'on veut mettre en labour.

Il est composé d'une flèche au bout de laquelle on attèle des animaux de labour. Au talon est fixé un manche arrêté par le fort brin de bois courbe qui y estchevillé Searrêté par l'autre bout sur la flèche. Le bois courbe représente úne roue de râteau garni de fortes dents d'acier trèstranchantes en devant, & précédées d'une autre dent seule fixée sur la flèche. Cet instrumentdont le manche est à hauteur d'appui, se lève moyennant le bout postérieur de la barre qui forme la diagonale, ou s'enfonce à la volonté de celui qui le guide & s'appuie dessus.

JONC ; c'est un herbage qu'on ne sème, ni qu'on ne cultive point, mais qui croît en touffe & par place seulement dans les lieux humides : au lieu de feuilles, il produit de petits tuyaux ronds d'un vert-foncé, qui sont toujours droits & sans aucun nœud, de la hauteur d'un pied, ou d'un pied & demi. Il a une sorte de petite mœlle blanche. Il est plusieurs sortes de jonc ; le même qui est plein & ferme, c'est celui-là qui sert dans le jardinage pour lier les bourgeons tendres & les attacher aux treillages quelconques, ce qui s'appelle palisser.

Les autres joncs qui sont creux, longs, molasses & gros ne valent rien. Il faut que le jonc soit vert ; quand il est seché il se casse. Il est un jonc marin qui est le même & très-fort : beaucoup de jardiniers s'en servent, mais ils coupe le bourgeon ; & comme il y a dessus une sorte d'éverins, il agace d'abord les serpettes les mieux tranchantes. Schabol conseille de faire lever des touffes de joncs dans les lieux marécageux, & de les transplanter dans les jardins à l’écart, en place perdue, au frais & à l'ombre, pour en avoir au besoin sous sa main. Rien de mieux non-seulement pour le palissage, mais pour servir de liens à la place de la paille, aux menus légumes & même pour attacher les vignes aux échalas.

JOUG ; pièce de bois traversant la tête des bœufs qu'on attèle à la charrue. (Voyez Animaux propres au labour.)

JOURNAL, Journel ou Journeau, terme


Art aratoire.

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