Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144 MOU MOU


MOUFLE ; c’est un instrument composé de deux ou plusieurs poulies enchâssées séparément & retenues avec un boulon dans une main de bois, de fer ou de bronze, appelée écharpe ou chape. Cette main est proprement la moufle. La multiplication de ces poulies augmente considérablement les forces mouvantes. Par le moyen des cables, la moufle élève les arbres les plus forts, & les fardeaux les plus pesans.

MOUILLURE. On appelle ainsi l’arrosement qu’on donne aux plantes potagères, & à celles qui sont en caisse.

MOULER des arbres ; c’est, en les taillant aux ciseaux, leur faire prendre diverses figures. Il est de ces arbres moulés qui forment des corps d’architecture, des portiques avec des cintres, des pilastres, des chapiteaux, des bases, des piédestaux, des corniches, &c. La façon la plus ordinaire de mouler des arbres, est de les dresser en boules, ou en pommes & en massifs.

MOULIN. Nous avons décrit, dans un volume du Dictionnaire des arts & métiers méchaniques, le moulin, machine qui sert à réduire en farine la pulpe des graminées, en l’écrasant entre deux pierres massives & orbiculaires, l’une fixe & l’autre tournante, appelée meules. Nous allons donner ici la description de différens autres moulins de nouvelle invention, qui sont employés utilement par les agticulteurs.

Moulin à main. Il y a des occasions où il est utile d’avoir à sa portée des moulins à main pour moudre le froment. Voici la description d’un moulin de cette espèce, dont on peut voir la représentation, pl. XI, fig. 2. A, manivelle pour faire tourner le cylindre B, à l’extrémité duquel est attachée une roue de fer D. C C, soutien du cylindre. E, roue dentelée, laquelle s’engraine dans la roue F, dont l’axe tient au rouleau renfermé dans Ja boîte G. H H sont deux plaques de cuivre qui ferment la boîte par les côtes. I, vis servant à ralentir ou à accélérer à volonté le mouvement du rouleau.

Moulin à bras. (Voyez pl. LII.) Le principe du mouvement de cette machine consiste, pour ainsi dire, en la grande bascule A B C, qui est suspendue par son axe D, de manière qu’elle peut faire son jeu, c’est-à-dire, s’élever & se baisser à mesure que deux hommes, à force de bras, tirent les cordes E F, comme l’on a coutume de tirer les cordes des cloches. L’axe D’est traversé par la pièce de bois G, aux deux bouts de laquelle les manches des cliquets H & I sont attachés avec des chevilles de fer mouvantes. Ces deux cliquets sont posés sur la roue faite en rochet K ; & la font tourner l’un après l’autre, selon les mouvemens forcés que la bascule leur imprime. Ils se succèdent merveilleusement bien dans cette manœuvre ; car lorsque la bascule baisse son point A, le cliquet H fait tourner le rochet, & au moment que le point A cesse de s’abaisser, le point C se baisse, & le cliquet pousse à son tour la roue. Ainsi, tant que le jeu de la bascule A B C continue, il fait tourner dans un seul sens la roue K, & de ces deux mouvemens contraires il en fait faire un qui est réglé.

La roue K, taillée en rochet, est encore dentée sur champ ; & comme ses dents engrennent les fuseaux de la lanterne L, celle-ci suit son mouvement & fait tourner la meule du moulin.

Il faut remarquer que l’on charge la grande bascule avec du plomb, ou avec des pierres à ses points A B C, afin de la maintenir plus facilement en mouvement.

Moulin mis en mouvement par un bœuf ou un cheval. (Voyez pl. LIII, fig. 1.) Après avoir construit solidement la grande roue A, & le reste de la machine que la figure représente, l’on fait entrer dans la grande roue A un bœuf qu’on a auparavant instruit à y marcher.

Lorsque le bœuf renfermé dans cette roue, fait les mouvemens nécessaires pour marcher, il ne change pas de place, mais il en fait changer à la roue, ou pour mieux dire, à la partie de la circonférence sur laquelle il appuie ses pieds, par la raison qu’eu égard à la proportion qu’il y a entre sa pesanteur & l’effort nécessaire pour donner le mouvement au moulin, il ne sauroit s’éloigner de la ligne perpendiculaire à l’axe de la roue dans lequel il est renfermé, sans la faire tourner.

Ainsi cet animal, en continuant de cette manière de faire tourner la grande roue A, celle-ci communique son mouvement à la roue donnée sur champ B, qui est au bout de son axe, & par conséquent fait aussi tourner la lanterne C & la meule du moulin.

Moulin portatif que l’on place sur une charrette, & qui moud du bled quand on fait marcher la charrette. (Voyez pl. LIII, fig. 2.) Les deux roues de charrette marquées A, & la petite roue dentée sur champ B étant solidement attachées à l’essieu C, ne sauroient tourner les unes sans les autres. Ainsi quand la charrette marche, ces trois roues tournent ensemble, aussi bien que leur essieu ; & la roue de champ B faisant roùrner la lanterne D, fait en même tems tourner


la