qu’elle meurt. La même recette peut servir pour la destruction des rats, des loirs, des mulots.
TAUPIÈRE ; cylindre creux fait de bois & garni d’une soupape dont l’usage est de prendre des taupes.
Il y a une autre sorte de taupière d’un pied de long ; assez semblable à une petite pièce de fer qu’on introduit dans le boyau que trace la taupe. On entr’ouvre un de ses bouts avec une plaque de fer que l’animal renverse dans sa course : aussi-tôt la pièce se ferme par le jeu d’un ressort placé à sa partie supérieure, & saisit la taupe.
TAUPINIERE ou Terre de Taupes. Cette terre, que les taupes jettent dehors après l’avoir broyée avec leurs pattes, est peut-être le plus excellent engrais pour toutes les plantes.
Par ces terres de taupinière, on n’entend pas ici toutes les terres quelconques que les taupes fouillent indistinctement dans toutes sortes d’endroits bons & mauvais, mais celles des bons terrains, & sur-tout celles des bas prés, où de toutes parts ces petits animaux élèvent au-dehors des monceaux d’une terre noire, douce, émiée & pulvérisée. Voilà ce que vraiment on doit appeller terre franche ; elle doit faire la base de toute terre factice, soit pour les orangers, soit pour les fleurs quelconques, les œillets, entr’autres, soit pour les légumes, & particulièrement pour les melons & pour les plantes curieuses, & aussi pour garnir les couches en guise de terreau pur, qui est l’excrément & le caput mortuum du fumier, & qui par conséquent, est destitué de sucs, d’esprit & de toute vertu ; ou, s’il contient encore quelques sucs, ils sont trop déliés & pas assez substantiels ; raison pour laquelle tant de melons sont si mauvais.
TENAILLES ; instrument de fer trop connu pour avoir besoin d’être décrit ici. Le jardinier s’en sert pour dépalisser les arbres dont les branches sont attachées au mur avec des loques & des clous. (Voyez pl. XXIV, fig. 21.).
TENDRE un cordeau ; opération qui se fait quand on veut dresser une allée, une plate-bande, une rigole, une tranchée, un rayon, &c. Il faut tendre le cordeau pour tracer sur terre ce qui est à faire, & pour diriger son travail.
TENONS ; on nomme ainsi ces liens verds en forme de cornes qui croissent, à la vigne & à quantité ; de plantes. C’est avec ces tenons que les bourgeons s’attachent l’un à l’autre, & s’accrochent à ce qui se rencontre dans leur voisinage.
Aux vignes bien gouvernées dans le jardinage, on ne voit aucun de ces tenons qui consument inutilement la fève, & qui font confusion & difformité. On les appelle aussi des vrilles, parce que leurs extrémités fort repliées & comme torses, ainsi que l’extrémité des mèches des vrilles pour pouvoir creuser & faire des trous. C’est par le moyen de ces sortes d’attaches, ainsi pratiquées par la nature, que les rameaux des vignes tiennent si fort à tout ce à quoi ils peuvent s’accrocher.
TERRASSE ; terrain élevé par la nature ou par l’art, sur lequel on forme des allées qui dominent sur le reste du jardin.
TERRASSIERS ; ce sont des ouvriers du jardinage faisant des fouilles de terre pour dresser des jardins, ou pour former des terrasses, &c.
TERRE ; dans l’agriculture & le jardinage, c’est le terrain que nous cultivons pour en tirer les productions si nécessaires à notre subsistance & à nos besoins.
Il y a différentes sortes de terres, terroirs ou terrains. Il est des terres sableuses, marneuses, argilleuses, glaiseuses, fortes, légères, froides, brûlantes, humides, sèches, & bonnes enfin, médiocres & mauvaises.
La Quintinie, après avoir exposé tous les caractères distinctifs d’une bonne terre, établit pour preuve infaillible de la bonté de toute terre, la vigueur & l’embonpoint de toutes ses productions.
La terre neuve ou novale est celle qui est nouvellement défrichée ou mise en valeur, de quelque façon que ce puisse être.
La terre vierge est celle qui n’a jamais rapporté, comme les terres en fond que l’on creuse, soit celles des caves, des fosses, soit celles des terrains particuliers où l’on fouille fort avant.
La terre franche est toute terre exempte d’aucunes mauvaises qualités, & qui possède toutes les bonnes qu’on requiert pour la végétation de toutes sortes de plantes.
On dit terre à chenevière pour signifier la plus excellente terre, parce que, pour le chanvre comme pour le lin, il ne peut être de trop bonne terre.
On dit aussi terre effritée, qui est usée & appauvrie, qui a trop porté, & qui n’a pas été remontée par de bons engrais.
On appelle terre factice toute terre apprêtée, composée & mélangée, telle que celle des orangers & de diverses sortes de fleurs, de fruits.
