Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TON TON 227


ture on fait prendre toutes sortes de formes, de vases, d’obélisques, de pyramides, & même d’animaux.

On tond au croissant les palissades de charmilles, d'ormille, d'érable, de marroniers, de tilleuls, de même que les arbres des parcs, des avenues dont on veut former des éventails.

L'élagueur intelligent commence par examiner, l'état de la palissade qu’il doit tondre, & dirige ensuite son opération, de manière qu’il serre à l'endroit des saillies, ébarbe aux endroits où il y a des creux, rentre du haut s'il y a du sur plomb, & se retire en devant s'il y a du fruit.

Pendant qu'un tondeur est à l'échelle, un autre se place en bas à une distance proportionnée, & sert de guide au premier. Il doit tenir une longue perche, pour indiquer les places où il faut varier l’opération selon les circonstances. Dans le cas où les palissades mal tenue depuis long-tems offriroient des rides considérables, l’élagueur attireroit du haut ainsi que des côtés les branchages & les plus longs bourgeons qu’il attacheroit, sur des perches passées en travers, si elles avaient des saillies qui ne pourroient être rectifiées qu’en prenant fot avant sur le vieux bois, il remettroit ce travail à la mi-octobre, vers la chûte des feuilles. On sait que les fortes pluies sont dangereuses aux arbres dans le tems que leur sève est en mouvement.

La manière de tondre les, arbres, arbrisseaux & arbustes auxquels on fait prendre diverses formes est plus recherchée ; elle se fait aux ciseaux. Présentement elle est bornée aux arbres en boule & aux massifs devenus fort à la mode, parce qu'ils ne nuisent point à la vue. On les tond deux fois chaque année, savoir dans le courant du mois de juin, lorsque les bourgeons sont suffisamment allongés, & ensuite vers les solstices, tems auquel ils ont cru & se sont multipliés.

Les arbustes ne se tondent qu’une fois, lorsque leur fleur est passée. Ceux qui ne veulent pas faire tondre deux fois attendent la mi-juillet.

On reproche aux élagueurs de se contenter d’ébarber les palissades, & de ne les prendre pas d’assez près. En supposant que chaque année, ils laissent six pouces de longueur aux bourgeons d’une palissade tondue à double face, cela fera un pied d’alongement tous les ans, & par conséquent au bout de dix ans, elle aura dix pieds d’épaisseur ; ajoutez-y au moins un pied de chaque côté pour les mères-branches d’où émanent ces bois saillans, vous trouverez douze pieds : alors qu’arrive-t-il ? Le vieux bois se dépouille nécessairement de verdure, & une


palissade ainsi échappée, est hideuse & toujours pleine de bois mort.

(Dictionnaire du Jardinage.)

TONNEAU pour les arrosemens. Le tonneau auquel on a adapté l’appareil dont on va parler peut avoir environ trois pieds de longueur sur deux pieds quelques pouces de diamètre vers le milieu de son renflement, & un pied dix pouces de diamètre à chacune de ses extrémités. Il est en bon bois de châtaignier & bien cerclé en fer, à raison de trois cercles vers chaque bout. Les deux cercles entre lesquels se trouve le bondon ou l’ouverture, ont huit livres de largeur sur sept lignes d’épaisseur, & sont retenus chacun par quatre arrêts de fer placés à distances égales les uns des autres, & fixés sur les douves du tonneau avec une de bois à tête noyée. Ces arrêts se logent par le bout dans les entailles ménagées dans l’épaisseur de chacun des cercles, & ont chacun un embasse ou talon qui ne permet point à ces cercles de s’écarter. Ils sont encore placés entre les cercles dont on vient de parler, & qui servent à assujettir les fonds du tonneau. Ces cercles de fer, qui ont une certaine épaisseur, tiennent lieu de bandes de roue, & le tonneau lui-même se transforme en chariot au moyen du mécanisme simple et ingénieux dont on va parler.

Sur chacun de deux fonds du tonneau, est fixée, avec des vis en bois, une pièce de fer ayant trois branches applaties et distantes entr’elles de cent vingt degré ou du tiers de la circonférence du cercle. Du milieu, ou plutôt du point où se réunissent ces trois branches, s’élèvent verticalement un boulon de fer représentant les bouts de l’axe du tonneau, & ceux-ci sont percés à l’extrémité pour recevoir chacun une clavette. Une pièce de fer forgée, & d’une certaine force, ayant une longueur égale à celle de l’axe du tonneau, & se coudant ensuite à angles droits dans le même plan, se prolonge & se coude jusqu’à ce qu’elle puisse embrasser les deux boutons dont on vient de parler.

Cette destination suppose deux choses ; la première que cette barre de fer est brisée à peu près vers le milieu de la longueur, & qu'elle y fait charnière, pour que ses prolongemens qui sont coudés, puissent embrasser le tonneau ; la seconde, c’est qu’on a pratiqué une ouverture circulaire ou coller dans chacune de ces pièces coudées, pour recevoir les deux boulons dont on a fait mention. Cet appareil est arrêté par des rondelles & des clavettes. Près de la brisure de la barre dont on vient de parler, & qui est parallèle à l’axe du tonneau, se trouve une longue barre de fer dans le même plan que les extrémités coudées de la première, & perpen-


F f 2