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Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/250

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224 VER VER


plein-vent les auroient bientôt couverts par leur étendue.

Dès que l'arbre est planté, on le soutient par un tuteur. Voyez ce mot.

La distance entre chaque arbre doit s'étendre en tout sens. Elle se règle au cordeau, par des lignes que l’on trace à 18 ou 24 pieds, plus ou moins éloignées les unes des autres, suivant la distance que l'on doit donner d'un arbre à l’autre.

Sur ces lignes, on fait les trous, ou vis-à-vis les uns des autres, ce qui s'appelle planter en échiquier ; ou ces trous font en quinconce. Voyez ce mot.

On laisse au moins quatre, cinq ou six pieds de tige à un arbre à haut-vent, après qu'il est planté ; on ne l’étête qu'au printems, quand on a planté en octobre.

Sur la tête ainsi coupée, vous élevez deux, trois ou quatre-branches au plus.

Dans le cas où la tête de l'arbre est formée avant la plantation, vous rafraîchissez seulement les branches de cette tête, & vous n'en laissez que deux ou trois des mieux venues & des plus propres à donner un bel ordre.

Il faut donner au pied du plein-vent, la culture, les labour & fumier convenables.

Si quelque branche s'emporte trop par la suite, il faut en diminuer la fougue. Voyez ce mot.

Quoiqu'il n'y ait aucune taille annuelle à faire sur les arbres à haut-vent, le jardinier soigneux ne laisse pas que de les visiter tous les printems, pour en retrancher les branches mortes ou périssantes, pour enlever les mousses, nettoyer les chancres & supprimer les branches qui font un mauvais effet.

On peut aussi planter des arbres à demi-tige, dont on élève la tête en buisson, & même en espalier, pour former des allées, non moins belles & plus profitables que des allées de charmilles.

VERMINE ; nom collectif donné à tous les insectes qui sont les fléaux des végétaux, tels que les pucerons, les fourmis, les tigres, les mouches, &c.

VERRUE ; excroiscence qui naît sur l'écorce des arbres. C'est une espèce de bouton qui provient de la surabondance de la sève, lorsqu'elle se porte plus sur une branche que sur une autre.

VERSÉ ; (bled) De grands vents ou des


pluies abondantes font incliner plus ou moins les tuyaux du froment & des plantes fromentacées.

On ne peut exactement nommer bleds versés, ceux qui étant exposés au vent du couchant, penchent sous le poids des épis. La récolte n'en souffre point.

Les bleds simplement penchés continuent à croître en cet état ; ils s'allongent ; les épis grossissent, se remplissent également de grain jusqu'à la pointe, & ces grains sont suffisamment pourvus de substance farineuse, qui est bonne & très-nourrissante. Ainsi, tout n’éprouve aucune perte, & cette situation des tuyaux n'interrompt point, comme dans les bleds versés, les fonctions des sucs nourriciers. Si la végétation étoit interrompue, les plantes ne feroient point de tels progrès.

La nouvelle culture de Tull, agriculteur anglois, procure l'avantage de pouvoir souvent remédier au versement des bleds. En rechaussant promptement les plantes, on leur communique une vigueur qui les rétablit, & qui les rend, outre cela, capables de résister ensuite aux mêmes accidens qui les avoient couchés. D'ailleurs, l'air qui traverse les rangées, durcit la paille, & ainsi la rend plus capable de résister au vent.

Au reste, de Châteauvieux, habile agriculteur, en convenant que les bleds de la nouvelle, culture ne sont pas absolument en état de résister aux vents d'une extrême violence, accompagnés de pluies abondantes, assure que l'état de ces bleds médiocrement versés, bien loin d'être préjudiciable aux grains, leur est très-salutaire, sur-tout dans les années pluvieuses, ou dans celles où il survient des rosées froides dans le tems de la maturité. L'inclinaison des tuyaux n'est pas même, dit-il, un obstacle qui empêchât un laboureur adroit & attentif à son travail de donner encore un labour si on le jugeoit nécessaire. Ce cultivateur l’a fait exécuter, sans qu'aucun épi en ait été détruit ou gâté.

VERJUS ; nom qu'on donne au raisin encore, verd & à la liqueur qu'on en exprime.

Il y a aussi quelques espèces de raisins auxquelles on donne proprement le nom de verjus.

La culture qui convient au verjus est pareille à celle des autres vignes. La taille est la même ; & il n'y a que le tems de les cueillir qui diffère de celui des autres raisins bons à manger.

VERTUGADIN ; terme de jardinage. Il signifioit autrefois un glacis de gazon en amphithéâtre, dont les lignes circulaires qui le renferment ne sont point parallèles.