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Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/61

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CHA CHA 45


sa pointe ne devroit jamais être devant le milieu de celle du soc.

Les trois coutres ajoutés doivent être dansla même situation que celui dont nous venons de parler, eu égard à l’inclinaison de leurs pointes vers la gauche, & c'est un avantage pour eux ; car par ce moyen, quand on leve l'aileron entournant les manches vers la gauche, les pointes ne sortent point de la terre du côté droit, comme elles le feraient sans cette inclinaison vers la gauche ; mais à l’égard de leur position en avant, le mieux est que chacun des trois soit un peu plus perpendiculaire que celui qui le suit. C'est ainsi que le quatrième coutre approche plus de la perpendiculaire que les autres, y ayant, par ce moyen, plus de place entr'eux en haut qu'en bas, ils sont plus facilement débarrassés du gazon, quand les pièces étant couvertes d'une grande quantité de chiendent ou d'autres herbes, montent entr'eux. Il est vrai que cela arrive rarement ; mais il faut alors un homme qui marche à côté avec un bâton fourchu, pour détacher le gazon ou l'herbe, qui sans cela rempliroit les espaces qui sont entr'eux, & empêcheroit l’opération de la charrue, en la soulevant.

On doit observer qu'aucun des coutres ne doit descendre aussi bas que la base du soc, excepté quand on laboure fort superficiellement, que l’aileron du soc soit assez large pour couper la quatrième piece ou le quatrième sillon ; sans quoi la terre, restée ferme, pourroit soulever la charrue & la détourner. Mais quand on laboure profondément, elle rompt ce quatrième sillon, quoique l’aileron ne soit pas assez large pour y atteindre.

On fera bien de mettre entre les écrous & le bois des plaques de fer ou d'acier, pour empêcher que l’écrou ne creuse le bois.

Les trous où entrent les coutres, doivent aussi être garnis de plaques de fer ; tant en haut qu'en bas.

Le collier de fer est attaché à la flèche par deux crochets qui prennent à deux courtes chevilles qu'on a fait entrer dans la charrue, précisément derrière le trou du second coutre, chacun d'un côté de la flèche. L'usage des entaillures pratiquées dans le collier, est d'aider à la direction de la pointe du soc. A mesure que la pointe du soc s'use, il incline un peu plus vers la droite, & l’on y remédie en mettant le crochet dans une entaillure plus près de la gauche, ce qui dirige la pointe un peu plus vers la gauche ; & cela est plus facile à faire dans cette sorte de charrue que dans les charrues ordinaires, dont les colliers tournent tout autour de la flèche ; chaque côté de ce collier est long d'un pied.


Quand on veut approcher la charrue un peu plus près des montans, on met le crochet dans le second ou troisième chaînon. On remarque que quand on raccourcit la chaîne, la pointe du soc incline un peu vers la gauche.

Remarquez que les trous de la caisse par lesquels les jambes de la barre du châssis passent, ne doivent pas être faits à angle droit avec la caisse, mais biaisant en enhaut, de manière que le devant du châssis soit plus haut que le derrière, sans quoi le haut des montans pancheroit tout-à-fait en arriere quand la charrue est tirée.

L'usage des entaillures de la barre du châssis est pour donner à la charrue un sillon plus large ou plus étroit : si on y met les chaînons du côté droit, cela fait aller les roues à la gauche, & donne un plus grand sillon ; & si on les met du côté gauche, cela donne un plus petit sillon, en faisant venir les roues à la droite.

La distance qu'il y a entre les deux jambes de la barre est de 8 pouces, elles doivent être assez fortes : les chaînons étant placés dans les entaillures éloignées les unes des autres, empêchent les roues d'avancer plus l’une que l'autre ; ce qui arriveroit si les deux étaient dans une même entaillure ou dans deux joignantes, à moins que ce ne fût celle du milieu ; ces chaînons sont longs de six pouces & demi chacun.

Il y a un anneau par lequel les deux chaînons & les deux crochets sont joints, & dans lequel ils tournent.

La gauche de la charrue a vingt pouces de diamètre, & celle de la droite deux pieds trois pouces ; la distance à laquelle elles sont l’une de l'autre sur la terre, est de deux pieds cinq pouces & demi.

Les montans ont un pied & onze ponces de hauteur depuis la caisse jusqu'à la traverse ; ils sont perpendiculaires à l’égard de la caisse, & la distance de l'un à l'autre est de dix pouces & demi. La traverse est soutenue aux deux bouts par deux chevilles de fer qui y sont attachée» avec des chaînes, afin qu'elles ne se perdent pas si elles tombent. La hauteur depuis la surface de la terre jusqu'au trou de la caisse par lequel passe la première chaîne, est de treize pouces, étant deux pouces au-dessous des trous de la barre du côté de derrière de la caisse ; la hauteur de l'autre bout où le crochet du collier saisit la cheville dans la fléche, est de vingt pouces au-dessus de la même surface unie ; ce qui montre combien la chaîne descend en avant pour tirer la charrue en bas.

Quand on a fait une charrue à quatre coutres, on doit l’essayer avec le premier avant d'y met-