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Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/150

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un couvent de nonnes, un hôpital, une multitude d’Indiens et nombre d’Espagnols. Le lieu est agréablement tempéré. C’est une plaine ni froide ni chaude, riche en froment, vin, fruits et grains divers. L’église est bonne, avec trois prébendes, deux chanoines et un saint Évêque, don fray Agustin de Carvajal, religieux Augustin, qui me fut secourable médecin. Il me manqua trop tôt, trépassant subitement l’an mil six cent vingt. Il était Évêque, à ce qu’on disait, depuis l’an douze.

Je séjournai quelque temps à Guamanga et le guignon voulut que j’entrasse parfois dans une maison de jeu. Un jour que je m’y trouvais, le corregidor don Baltasar de Quiñones survint et, me regardant, me demanda d’où j’étais. — De Biscaye, répondis-je. — Et d’où venez-vous présentement ? — Du Cuzco. Il resta un moment à m’examiner, et dit : — Je vous arrête. — Bien volontiers, repartis-je, et, tirant