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Page:Erauso - Heredia La Nonne alferez.djvu/98

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et nous mit au secret. Quelques jours passèrent ainsi. Une nuit, un Alcalde de la Royale Audience qui avait pris la cause en main et avait, je ne sais pourquoi, arrêté des sergents, entra dans la prison et fit donner la question au barbier, qui avoua aussitôt son cas et le fait d’autrui. Après quoi, ce fut mon tour. L’Alcalde reçut ma déclaration. J’affirmai énergiquement ne rien savoir. Il passa outre et me fit dépouiller et mettre sur le chevalet. Un procureur entra, alléguant que j’étais Biscayen et qu’il n’était loisible de me bailler la torture, pour cause de privilège de noblesse. L’Alcalde n’en fit cas et poursuivit. On commença de serrer les vis. Je demeurai ferme comme un chêne. L’interrogatoire et les tours de vis continuaient, lorsqu’on lui fit tenir un papier, à ce que je sus depuis, de doña Catalina de Chaves. On le lui mit dans la main, il l’ouvrit, lut, demeura, un moment, immobile, à me