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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/170

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L’AMI FRITZ.

c’est le père Christel, Sûzel et tout le monde, qui vont avoir de la peine, monsieur !

— Bah ! ils se sont passés de moi jusqu’à présent, et j’espère, avec l’aide de Dieu, qu’ils s’en passeront encore. J’accompagne Hâan dans sa tournée, pour régler quelques comptes. Et, puisque je me le rappelle maintenant, il y a une lettre sur la cheminée pour Christel ; tu enverras demain le petit Yéri la porter, et ce soir, tu mettras dans ma valise trois chemises et tout ce qu’il faut pour rester quelques jours dehors.

— C’est bon, monsieur. »

Kobus entra dans la salle à manger, tout fier de sa résolution, et ayant soupe d’assez bon appétit, il se coucha, pour être prêt à partir de grand matin.

Il était à peine cinq heures, et le soleil commençait à poindre au milieu des grandes vapeurs du Losser, lorsque Fritz Kobus et son ami Hâan, accroupis dans un vieux char à bancs tressé d’osier, en forme de corbeille, à l’ancienne mode du pays, sortirent au grand trot par la porte de Hildebrandt, et se mirent à rouler sur la route de Hunebourg à Michelsberg.

Hâan avait sa grande houppelande de castorine et son bonnet de renard à longs poils, la queue flottant sur le dos, Kobus, sa belle capote bleue,