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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/270

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L’AMI FRITZ.

tu comprends, quelque chose de superbe, dans le genre de celui-ci, mais plus de rouge. »

Katel ne put s’empêcher de rire :

« Vous êtes donc comme les paysans du Kokesberg, qui se mettent du rouge depuis le menton jusqu’aux cuisses ! du rouge avec un habit bleu de ciel, mais on en rirait jusqu’au fond de la Prusse, et cette fois les Prussiens auraient raison.

— Que faut-il donc mettre ? demanda Fritz, riant lui-même de sa première idée.

— Un gilet blanc, monsieur, une cravate blanche brodée, votre beau pantalon noisette. Tenez, regardez vous-même. »

Elle disposait tout à l’angle de la commode :

« Toutes ces couleurs sont faites l’une pour l’autre, elles vont bien ensemble ; vous serez léger, vous pourrez danser, si cela vous plaît, vous aurez dix ans de moins. Comment ! vous ne voyez pas cela ? Il faut qu’une pauvre vieille comme moi vous dise ce qui convient ! »

Elle se prit à rire, et Kobus, la regardant avec surprise, dit :

« C’est vrai. Je pense si rarement aux habits…

— Et c’est votre tort, monsieur ; l’habit vous fait un homme. Il faut encore que je cire vos bottes