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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/277

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L’AMI FRITZ.

Bischem sans prétention, pour voir, pour m’amuser…

— Et nous donc ? dit Hâan.

— Oui, mais je suis plus dans la circonstance ; un habit de nankin est toujours plus simple, plus naturel à la fête que des jabots et des dentelles. »

Se retournant alors, ils virent sur la table une bouteille de forstheimer, trois verres et une assiette de biscuits.

Fritz jetait un dernier regard sur sa cravate, dont le flot avait été lait avec art par Katel, et trouvait que tout était bien.

« Buvons ! dit-il, la voiture ne peut tarder à venir. »

Ils s’assirent, et Schoultz, en buvant un verre de vin, dit judicieusement :

" Tout serait très-bien ; mais d’arriver là-bas, habillés comme vous êtes, sur un vieux char à bancs et des bottes de paille, vous reconnaîtrez que ce n’est pas très-distingué ; cela jure, c’est même un peu, vulgaire.

— Eh ! s’écria le gros percepteur, si l’on voulait tout au mieux, on irait en blouse sur un âne. On sait bien que des gentilshommes campagnards n’ont pas toujours leur équipage sous la main. Ils se rendent à la fête en passant ; est-ce qu’on se gêne pour aller rire ? »