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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/327

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L’AMI FRITZ.

bus est un homme si bon, qui nous aime tant, et qui nous a rendu de si grands services, que nous serions de véritables ingrats, si nous terminions une pareille affaire sans le consulter. Je ne peux pas aller moi-même à Hunebourg aujourd’hui, puisque nous avons cinq voitures de foin à rentrer ; mais toi, tu partiras tout de suite après le déjeuner, et tu seras encore de retour avant onze heures, pour préparer le dîner de nos gens. » Voilà ce que m’a dit Christel. Nous espérons tous les deux que cela vous conviendra, surtout quand vous aurez vu le garçon ; Christel veut le faire venir exprès pour vous l’amener. Et si vous êtes content de lui, eh bien ! nous ferons le mariage ; et je pense que vous serez aussi de la noce : vous ne pouvez nous refuser cet honneur. »

Ces mots de « noce, » de « mariage, » de « garçon, » bourdonnaient aux oreilles de Fritz.

Orchel, après avoir fini son histoire, étonnée de ne recevoir aucune réponse, lui demanda :

« Qu’est-ce que vous pensez de cela, monsieur Kobus ?

— De quoi ? fit-il.

— De ce mariage. »

Alors il passa lentement la main sur son front, où brillaient des gouttes de sueur, et la mère Orchel, surprise de sa pâleur, lui dit :