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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/333

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L’AMI FRITZ.

La fermière descendit, et se croisa au pied de l’escalier avec le vieux rebbe qui montait. David, voyant Katel dans l’ombre de l’allée, se mit à bredouiller tout bas : « Qu’est-ce qu’il y a ? qu’est-ce qu’il y a ?… Il est malade… il est tombé, Kobus ! »

On entendait les battements de son cœur.

« Oui, entrez, dit la vieille servante ; il demande après vous. »

Alors il entra tout pâle, sur la pointe de ses gros souliers, allongeant le cou et regardant de loin, d’un air tellement effrayé que cela faisait de la peine à voir.

« Kobus ! Kobus ! » fit-il tout bas d’une voix douce, comme lorsqu’on parle à un petit enfant.

Fritz ouvrit les yeux.

« Tu es malade, Kobus, reprit le vieux rebbe, toujours de la même voix tremblante ; il est arrivé quelque chose ? »

Fritz, les yeux humides, regarda vers Katel, et David comprit aussitôt ce qu’il voulait dire :

« Tu veux me parler seul ? fit-il.

— Oui, » murmura Kobus.

Katel sortit le tablier sur la figure, et David se penchant demanda :

« Tu as quelque chose… tu es malade ?… »