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Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/62

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L’AMI FRITZ.

— Une génisse blanche, ah ! tant mieux.

— Oui, les blanches donnent plus de lait, et puis c’est aussi plus joli que les autres.

Il y eut un silence. Kobus, voyant que la petite avait bu son café, et qu’elle était tout embarrassée, lui dit :

« Allons, mon enfant, je suis bien content de t’avoir vue ; mais puisque tu es si gênée avec nous, va voir la vieille Katel qui t’attend ; elle te mettra un bon morceau de pâté dans ton panier, tu m’entends, tu lui diras ça, et une bouteille de bon vin pour le père Christel.

— Merci, monsieur Kobus, » dit la petite en se levant bien vite.

Elle fit une jolie révérence pour se sauver.

« N’oublie pas de dire là-bas que j’arriverai dans la quinzaine au plus tard, lui cria Fritz.

— Non, monsieur, je n’oublierai rien ; on sera bien content. »

Elle s’échappa comme un oiseau de sa cage, et le vieux David, les yeux pétillants de joie, s’écria :

« Voilà ce qu’on peut appeler une jolie petite fille, et qui fera bientôt une bonne petite femme de ménage, je l’espère.

— Une bonne petite femme de ménage, j’en étais sûr, s’écria Kobus en riant aux éclats ; le vieux poschè-isroel ne peut voir une fille ou un