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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/100

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§ 3. — SUR LE DESPOTISME.


« Les princes peuvent agir avec promptitude
parce qu’ils ont les forces de l’État dans leurs
mains ; les conspirateurs sont obligés d’agir
lentement parce que tout leur manque. »
Montesquieu


I.   J’ai défini la Fatalité divine tout ce qui est plus fort que nous dans notre milieu. Je définis le Despotisme, l’Homme-Roi, ou Dieu, ou Gouvernant, ou Détenant, qui m’opprime dans la société actuelle.

Dans presque tous les actes de ma vie, ce Dieu est plus fort que moi. Mais il est plus faible aussi quand je le poursuis avec le stylet et la torche, quand il me donne prise sur lui par ses exactions et ses coups d’état.

D’où résulte que, si j’ai à craindre la force du Despotisme dans les temps ordinaires, je sais aussi que je puis devenir redoutable pour lui dans beaucoup de circonstances. Loin donc de reconnaître l’autorité supérieure du Despotisme et de lui rendre hommage par une inaction lâche, mon esprit et mon bras seront toujours tendus vers les moyens de le détruire. Je chanterai la puissance de l’homme rebelle, la plume ou l’épée dans la main.

Et pour que la lutte entreprise me soit favorable, je chercherai à diviser, dans sa cohésion, la Fatalité terrestre, et à défaire une de ses moitiés au moyen de l’autre. Si je ne suis pas le plus fort, je serai du moins le plus rusé. À la guerre comme à la guerre ! Tous moyens sont bons contre Dieu ! !

Le despotisme est la Fatalité sur terre. Homme, sus à lui ! tue ! tue !


II.   Toutes les fièvres, toutes les surexcitations nerveuses ne nous sont pas funestes ; parmi les inflammations et les