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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/123

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terni des sociétés. Par la jouissance, l’homme centuplera les forces et les tendances qui sont ne lui. Vous qui ne savez rien lui fournir que du plomb à ronger, et du fer ! ne vous étonnez donc pas que les nations ne veuillent plus de révolutions et de destinées provisoires. — Il n’y a plus rien à conserver de ce que la terre supporte ! Que cela soit détruit par Nicolas ou par toute autre omnipotence en couronne… Pourvu que cela soit détruit !


XXIII.   Et moi, je dis au peuple : « Peuple, tu as raison ! Il te faut le beau froment qui mûrit au soleil glorieux, et puis le vin vermeil, les fruits aux saveurs fines, les métaux utiles et les pierres précieuses, les enivrants parfums, les tentures écarlates, les manteaux de velours et de soie, les femmes aux seins rosés, les coursiers hennissants, et la chasse et les fêtes, et les concerts, et les réjouissances et les spectacles qui versent dans le cœur des flots d’amour et d’harmonie. Il te faut tout cela à profusion pour accomplir ta destinée, pour développer pleinement ta splendide existence. Et tu ne jouis même pas de l’air qui court, du soleil qui répare, et du repos des nuits !

Et si l’on te refuse tout cela, Peuple, prends-le ! Prends-le comme tu pourras, par la torche et le glaive, par le Cosaque et par le Braconnier. Réclame ton bien partout où tu le trouveras. Contre l’Iniquité, tous les moyens sont justes ; contre l’Esclavage temporaire, les droits de l’Individu sont éternels.


XXIV.   Ô vous que le Cachot humide remet émaciés à la Misère fiévreuse ; vous que la Misère entraîne ensuite lentement vers la Mort au trône inébranlé, grands courages et grands cœurs dont les noms sont chers à toute âme jeune et de bonne volonté ! Barbès, Martin-Bernard, Blanqui, Daniel Lamazière, André Chipron, et quelques