Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/238

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s’oppose à leur action, veut faire da se et n’accepte pas tous les moyens qui peuvent le conduire à son but. Également, l’idée trop absolue de Perfection est nuisible en ce que l’homme ne fait point cas de la force virtuelle de la Pensée et de la Découverte, en ce qu’il les combat au nom de la tradition et se prive de leur concours.

Oui, l’homme progresse ; mais tout aussi progresse dans l’univers. Quand on dit que l’homme tend au progrès, il ne faut donc pas entendre par là qu’il puisse marcher à l’avant-garde de tous les êtres, et se dérober ainsi à la solidarité générale. Car tous les autres êtres s’efforcent aussi de primer sur ce qui les entoure. Il en résulte qu’en réalité l’homme ne fait que s’équilibrer dans son milieu ; qu’il rend au progrès indéfini, et que cette aspiration est utile, mais qu’il n’obtient jamais plus que de vivre au jour le jour, de joindre les deux bouts.

Oui encore, si on le compare à ce qu’il était primitivement, l’homme s’est perfectionné. Mais tout aussi, dans la nature, se perfectionne. Quand on parle de perfection humaine, il ne faut donc pas entendre par cette expression que l’homme soit assez supérieur aux autres êtres pour pouvoir rester en arrière tandis qu’il avancent. Le parfait, l’achevé est toujours derrière nous, jamais nous ne le réalisons, parce que les désirs excités en nous par le milieu qui nous entoure exigent toujours de notre part de nouveaux efforts d’harmonisation.


IX.   La notion de progrès absolu est exclusive de l’intervention de toute force dans les affaires humaines ; c’est l’erreur des hommes d’opposition. La notion de perfection absolue est exclusive de l’intervention de toute idée ; c’est l’erreur des hommes de pouvoir.

La notion de Perfection absolue représentant le Passé, et la notion de Progrès absolu représentant l’Avenir, il est