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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/247

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IV.   Quand l’Humanité souffre dans son corps et dans son âme, quand l’équilibre des sociétés est rompu, quand des millions d’hommes sont menacés de mourir de faim, quand l’ordre ne se maintient plus que par l’homicide et le vol légaux, alors la société est un enfer qui brûle, et, pour en sortir, les hommes n’hésitent pas à saisir tout ce qui leur tombe sur la main, fer rouges ou épée, La plus suprême des raison, c’est la fringale ; et je voudrais voir les philosophes les plus austères placés entre la Faim et le Moralisme.

Moi, je dis hautement que, contre le mal, tous les moyens sont bons et justes pourvu qu’ils soient efficaces. Et c’est uniquement parce que je ne crois pas les révolutionnaires d’Occident assez forts que je les dissuade de ses soulever, quand je vois ailleurs des forces assez imposantes et assez aveugles pour faire la Révolution.


V.   L’Europe actuelle est une société malade, dans ses membres et dans ses institutions. Or, l’homme empoisonné, dénaturé par la Civilisation, ne peut être conservé à l’existence que par la Médecine, qui est un empoisonnement d’une autre sorte. Dans notre milieu, l’art gouvernemental ne peut rien être qu’une déplorable homœpathie substituant constamment le mal au mal.

Je soutiens donc que, par tous les moyens, notre Civilisation doit disparaître ; qu’à l’heure qu’il est, la Mort, la Guerre, l’Invasion, la Maladie, les Fléaux, la Trahison et la Famine sont bons et nécessaires. Si toutes notions du juste et de l’injuste sont perverties, à qui la faute ?

Je n’hésite pas à appeler la Mort sur toute la société qui conspire la mienne ; elle me menace de la dent de la Famine ; je la menace, moi, de la pointe du Glaive. J’appelle l’Invasion sur le pays qui m’a injustement banni. Je désire voir succomber au Choléra ceux qui me font mourir par