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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/366

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rissés de machines de guerre. Des croisières russes sillonnent le Bosphore ; la Mer Rouge et la Méditerranée ; l’Isthme de Suez est littéralement couvert de troupes. Athènes, la Morée, Candie, Nègrepont, Rhodes, Chypre, les Cyclades, les Ioniennes regorgent de vaisseaux. L’Égypte obéit au tzar, la Grèce est sous sa protection. Smyrne, Médine, Jérusalem, la Mecque, Alexandrie, le Caire, Moka sont occupées par des forces russes. L’Angleterre est coupée de toutes ses communications avec les Indes. Malte devient le théâtre d’une guerre épouvantable. Les Anglais s’y défendent contre les Russes et la population de l’île ; il y arrive de temps à autre des vaisseaux désemparés. Ils ne reverront plus les rivages de la riche Albion !




— Fils de l’homme, que vois-tu encore ?

— Je vois, contre un rocher embrasé de soleil, une citadelle imprenable qui paraît faite de canons : Gibraltar ! L’Espagne veut reprendre son poste avancé. C’est le dernier point qui reste aux Anglais ; ils y résistent comme des forcenés.

Je vois encore la Péninsule Ibérique ravagée par la guerre civile. Le Portugal expulse les Anglais de Lisbonne et de Porto. Puis, la guerre cesse ; l’Espagne et le Portugal se réuniront bientôt. La Péninsule remonte au rang des nations de premier ordre. — España, despierta te ! !




— Fils de l’homme, que vois-tu ?

— Je vois au Nord-Ouest de l’Europe, dans les brumes de l’Atlantique, les grandes îles de Bretagne, les îles aux falaises blanches que le divin Shakspeare chanta. Qu’elles sont déchues, grand Dieu !